Vivre Avec L’Absence…

J'aurais aimé que quelqu'un me dise que le chagrin n'est pas quelque chose que l'on surmonte.

C'est quelque chose avec lequel on apprend à vivre… Et certains jours, il est étonnamment doux.

D'autres jours, il vous coupe le souffle si vite que vous pouvez à peine vous tenir debout.

Une reflection sur le deuil…

Le deuil est l'une des expériences les plus humaines qui soient, et pourtant c'est celle à laquelle nous sommes le moins préparés. Il ne survient pas de manière logique. Il ne suit pas un calendrier précis. Il se moque que vous ayez des choses à faire ou des personnes à voir. Il apparaît simplement, parfois discrètement, parfois d'un seul coup, et soudain, le monde vous semble étranger, comme si quelqu'un avait changé l'éclairage de votre vie.

Ce qui est étrange avec le deuil, c'est qu'il n'est pas bruyant. C'est une sorte de malaise qui sous-tend tout le reste. Vous le ressentez dans votre corps bien avant que votre esprit ne trouve les mots pour le décrire. Votre respiration change. Votre poitrine se serre. Vos épaules se voûtent. Même les tâches les plus simples deviennent difficiles. Vous vous réveillez, vous bougez, vous parlez, vous travaillez, mais quelque chose en vous a changé, vous êtes sensible, fragile.

Le deuil vous change d'une manière que vous ne pouvez pas expliquer à ceux qui ne l'ont pas vécu.

Ce n'est pas seulement de la tristesse. Ce n'est pas seulement le fait que quelqu'un vous manque.

C'est le moment où vous vous réveillez et où, pendant deux secondes, tout semble normal... jusqu'à ce que le souvenir vous frappe comme un coup de massue.

C'est la façon dont votre souffle se bloque dans votre gorge aux moments les plus inattendus.

C'est cette douleur silencieuse, intime et invisible qui se cache derrière tout ce que vous faites.

Personne ne vous dit à quel point le deuil peut être solitaire, même lorsque vous êtes entouré de gens.

Vous pouvez rire, parler, travailler, enseigner, faire tout ce qu'il faut, et pourtant, une partie de vous a l'impression d'être à des kilomètres de votre propre vie.

 

J'aurais aimé que quelqu'un me dise que le chagrin n'est pas quelque chose que l'on surmonte.

C'est quelque chose avec lequel on apprend à vivre.

Et certains jours, il est étonnamment doux.

D'autres jours, il vous coupe le souffle si vite que vous pouvez à peine vous tenir debout.

 

La vérité la plus difficile à accepter : le chagrin ne veut pas être résolu. Il veut être observé.

Nous vivons dans un monde qui précipite le chagrin:

« Reste fort. »… « Occupe-toi. »… « Tu te sentiras mieux bientôt. »

Mais le chagrin ne réagit pas à la pression. Il réagit à l'honnêteté. Lorsque vous finissez par l'accepter, même pour quelques minutes, quelque chose s'adoucit. Pas tout…Pas tout le poids mais quelque chose.

Peut-être que votre respiration devient un peu plus profonde.

Peut-être que vos épaules se détendent.

Peut-être que les larmes qui ne venaient jamais finissent par couler.

Ou peut-être qu'aucune larme ne coule, mais que vous ressentez un léger changement, un petit relâchement intérieur.

C'est le chagrin qui s'en va.

On ne se remet pas d'un chagrin, on apprend à vivre avec.

Et ce faisant, quelque chose en nous recommence à respirer.🤍

Vivre avec le deuil : mon histoire

Je me permets d'être transparente ici, car c'est ce que je veux que ma marque représente : l'honnêteté, l'humanité et le fait de ne pas cacher les aspects de nous-mêmes qui sont difficiles à nommer.

Lorsque j'ai perdu mes parents, je n'ai pas ressenti ce que je pensais être le chagrin. Je ne pleurais pas, je ne m'effondrais pas, j'étais engourdie. Complètement engourdie. Et cet engourdissement me terrifiait.

Je me souviens m'être mise en colère contre moi-même parce que je n'arrivais pas à pleurer, comme si l'absence de larmes signifiait l'absence d'amour. Je pensais que ne rien ressentir signifiait que je ne m'en souciais pas assez, ou qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas chez moi. Mais la vérité, c'est que l'engourdissement, c'est le chagrin. C'est la façon dont le corps vous protège lorsque la douleur est trop forte pour être supportée d'un seul coup.

Ce que je ne comprenais pas à l'époque, c'est que le chagrin ne se manifeste pas de manière ordonnée. Il ne suit pas les règles que nous imaginons. Parfois, il se traduit par des larmes, parfois par de la colère, parfois par le silence, et parfois par une sorte de blocage émotionnel qui donne l'impression que quelqu'un a mis en pause tout votre monde intérieur. L'engourdissement n'est pas un manque de sentiments, c'est un excès de sentiments, qui s'accumulent tous en même temps, sans savoir où aller.

J'ai perdu mon père un an et demi après ma mère, j'ai eu les mêmes réactions, mais cette fois-ci un peu plus intenses, j'étais plus en colère contre le monde pour ce qui s'était passé.

Au début de ma carrière de professeur de yoga, j'ai naturellement été attiré par l'enseignement de la manière de supporter l'inconfort.

Je pense que c'est parce que j'apprenais moi-même à le faire.

Avec le temps, j'ai compris que le chagrin nous demande d'accepter tout ce qui se présente, même lorsque c'est inconfortable ou déroutant. Et c'est, d'une certaine manière, l'essence même du yoga. Ce ne sont pas les postures, ni la souplesse, mais la volonté d'accepter ce que nous préférerions éviter. De rester avec nous-mêmes dans les moments que nous ne comprenons pas entièrement.

Le yoga m'a appris que rien en nous ne doit être forcé. Ni la respiration, ni les émotions, ni le temps nécessaire à la guérison. Il m'a appris que rester dans l'inconfort n'est pas une faiblesse, mais une force, une force calme et constante qui grandit chaque fois que l'on choisit de ne pas fuir la réalité.

C'est pourquoi je partage cela. Parce que le deuil ne se manifeste pas de la même manière pour tout le monde. Il n'est pas nécessaire de s'effondrer de manière dramatique pour être en deuil. Il n'est pas nécessaire de pleurer sur commande. Votre processus est valable même s'il semble chaotique, lent ou invisible aux yeux des autres.

Parfois, être humain signifie s'autoriser à accepter ce pour quoi nous n'avons pas encore de mots.

Et parfois, le yoga est simplement l'espace qui nous permet de le faire…

Le chagrin ne nous brise pas toujours, parfois il nous redirige

La perte de ma mère a changé le cours de ma vie.

Nous étions proches, et elle avait toujours encouragé ma carrière d'avocate.

Mais après son décès, je n'ai pas pu retrouver celle que j'étais avant.

J'ai donc quitté la carrière que j'avais bâtie et je suis partie en France, non pas parce que j'avais un plan, mais parce que j'avais besoin d'espace pour devenir quelqu'un d'autre.

Le yoga, dans son essence, enseigne une compétence essentielle :

La capacité à rester avec ce qui nous met mal à l'aise.

Sur le tapis, cela semble simple :

une posture qui tremble, une respiration qui se resserre, un esprit qui veut s'enfuir. Et au lieu de fuir, nous apprenons à rester. À observer. À respirer à travers ce qui est difficile sans nous abandonner.

 

Le deuil est le même enseignement, mais dépouillé de douceur et de choix.

Il nous confronte à des sensations que nous n'avons jamais demandées, à des émotions que nous ferions tout pour fuir. Il n'y a pas de posture à ajuster, pas de sortie en douceur. Juste l'expérience brute d'être humain.

Mais ce que nous pratiquons dans le yoga devient une forme tranquille de résilience. Non pas pour réparer le chagrin, le transcender ou « passer à autre chose », mais pour rester présent à l'intérieur de lui-même, pour habiter notre corps même lorsqu'il tremble, pour continuer à respirer même lorsque la respiration semble impossible.

C'est là le véritable travail du yoga :

le courage de rester avec ce qui est réel, même lorsque cela fait mal.

Le deuil n'a pas de calendrier, et rien de ce que vous ressentez n'est anormal.

Certains jours, vous fonctionnerez normalement. D'autres jours, ce ne sera pas le cas. Certains jours, vous ne ressentirez rien du tout. Cela ne signifie pas que vous êtes brisé, mais simplement que vous êtes humain. La perte nous transforme d'une manière que nous ne choisissons pas, et il faut du temps au corps et à l'esprit pour comprendre ce qui nous a été enlevé. Si vous lisez ceci en essayant de donner un sens à votre propre deuil, je veux que vous sachiez ceci : vous n'êtes pas en retard, vous n'échouez pas et vous n'êtes pas seul. Vous traversez une épreuve immense. Et le temps qu'il vous faudra pour la surmonter sera le temps qu'il vous faut.

Si une partie de cet article vous a touché, n'hésitez pas à partager votre propre expérience dans les commentaires, qu'il s'agisse d'une histoire, d'une réflexion ou simplement d'un 🤍.

Parfois, même un petit mot peut rappeler à quelqu'un d'autre qu'il n'est pas seul.

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